Objectifs archéologiques

La fortification

Les remparts de la forteresse de Blidaru, construits en grand appareil et renforcés des tours quadrilatères, ont été érigés en deux étapes. Premièrement on a construit une courtine trapézoïdale avec des tours dans chaque coin, dont celle de sud-est était aussi la tour de la porte. Au même temps, vraisemblablement au cours de la deuxième moitié du Ier s. av. J.-C., deux autres tours carrées ont été bâtis – l’une au centre de la forteresse et l’autre à l’extérieur. Durant le Ier siècle ap. J.-C., survint une deuxième étape de construction, par l’élargissement de la forteresse, l’extension incluant aussi la tour isolée à l’extérieur de l’ancienne citadelle. La technique de construction des remparts et des tours est inspirée par l’architecture hellénistique, mais adaptée aux conditions locales (le murus dacicus). Sur quelques blocs de calcaire trouvés dans les murailles il y a des lettres grecques incisées, telles que Θ ou Ɔ. Des signes de maçon sont présents dans presques toutes les forteresses des Montagnes d’Orăştie, suggérant la présence des spécialistes grecs, du moins dans les premières étapes de leur construction.

Si les 6 tours de l’enceinte ont eu surtout des attributions militaires, celle du centre était, probablement, la résidence du seigneur local. À l’intérieur de la citadelle il y avait aussi quelques baraques en bois. Une enfilade de chambres quadrilatères a été érigée auprès du tronçons de sud-est et nord-ouest des remparts, utilisant des blocs de calcaire alternant avec des pierres de micaschiste. Vraisemblablement, dans ces pièces on gardait des provisions, et en même temps leur plancher a pu servir comme plateforme pour des machines de guerre.

Le chemin antique suivait, en général, le sentier actuel (sur la crête de la montagne) et débouchait tout devant les remparts de la citadelle. La porte d’une forteresse est, souvent, l’endroit le plus vulnérable. Dans ce cas l’entrée, à chicane, était renforcée par la tour même de la porte, ce qui empêchait l’ennemi d’accéder directement à l’intérieur, une fois la porte brisée. Une seconde entrée, carrossable, a été construite au moment de l’élargissement de la forteresse, dans le tronçon est du rempart ; à l’intérieur, elle est flanquée par deux autres murs, probablement toujours par des raisons défensives.

 

Les édifices de culte

Assez loin de l'enceinte fortifiée, au lieu dit Pietroasa lui Solomon (une propriété privée située au sud de la forteresse) on a fouillé les vestiges de quelques temples quadrilatères du type des alignements de colonnes.

 

Les constructions / aménagements civils

A cause de sa position isolée, les Daces ont eu quelques difficultés à résoudre le problème de l'alimentation en eau potable. Sur le versant de la colline, un peu plus bas que la tour nord-ouest de la forteresse, a été aménagée une citerne de forme parallélépipédique, ayant la partie supérieure voûtée et une capacité de près de 200 m3. P. L'emplacement de la citerne en dehors des murs a été déterminé par la basse altitude de la source qui alimentait cette citerne à travers une conduite en terre cuite. Afin de l’imperméabiliser, les parois de la citerne ont été couverts d'un enduit épais contenant de la chaux, du sable et de la brique concassée, des éléments qui suggèrent une technique d'inspiration romaine (opus signinum). La voûte a été construite avec des blocs de calcaire. Toujours sur la colline de Blidaru a été découverte, dans un état de conservation exceptionnel, une citerne creusée dans le rocher et doublée de planches de bois.

Des tuyaux de terre cuite ont été trouvés sur plusieurs terrasses près de la forteresse. Les archéologues ont pu suivre leur trajet sur quelques dizaines de mètres.